L’éducation et La formation

Publié le par Georges Ben Samoun

Congrès PS 2015 Contribution Thématique  L’éducation et La formation

 

Une politique d’équité doit être attachée à l’idée d’un monde, d’une Europe, d’une France  solidaire à plusieurs titres : elle doit matérialiser le rapprochement des peuples et des cultures, être un facteur de paix et de stabilité, contribuer à donner plus de poids à la défense de valeurs comme la démocratie, la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité, la laïcité pour aboutir à un « bien vivre » individuel et collectif.

Cette politique sera au cœur de la défense des droits fondamentaux, des mesures de justice, de sécurité, de l’organisation de l’économie, d’un partage équitable des biens et des revenus, de l’efficience de la protection sociale, de l’information et des médias, dans des organisations territoriales avec des pouvoirs et contre-pouvoirs équilibrés…….

L’ensemble de ces politiques doit être enseigné, promu, défendu dans un cadre vaste que nous dénommons « l’Education et la Formation » pour que chaque personne soit autonome, responsable, instruite, active, engagée dans la société. C’est le principal objectif de l’Education

La formation permet en parallèle d’obtenir les acquis minimums dans chaque enseignement puis la spécialisation, voire l’expertise, dans les domaines de son choix.

Il faut d’abord rendre hommage à la gauche qui a de tous temps porté ce drapeau haut et fort devant les forces réactionnaires qui ont toujours œuvré pour un peuple ignorant plus facile à guider et à manœuvrer.

Il faut aussi rendre hommage aux gouvernements de notre législature qui ont œuvré dans le sens que nous voulions, même s’il reste beaucoup à faire. Est à mettre à leur actif le plan de recrutement pour tous les personnels de l’Education Nationale, le retour de la formation des enseignants, le retour de la semaine scolaire à 4 jours ½, le réaménagement dans le primaire des horaires d’enseignements entre la matinée et l’après-midi, la promotion et la planification d’activités culturelles et sportives pendant le temps scolaire, le soutien aux enfants en grande difficulté, …

Nous n’essaierons pas ici de proposer de nouvelles méthodes de pédagogie, une nouvelle organisation des schémas de formation et des systèmes scolaires de l’Education Nationale (d’autres le font et en sont plus qualifiés), mais nous proposerons des axes indispensables à la résolution des problèmes flagrants et criants de notre système d’éducation et de formation :

  1. La reproduction de la société à l’identique,
  2. Les échecs des apprentissages à la lecture, à l’écriture, au calcul,
  3. La sortie du système scolaire sans qualification,
  4. La faiblesse des enseignements culturels, pratiques, pour tous,
  5. Le manque de complémentarité entre l’Education Nationale et l’Education Populaire,
  6. Le manque de complémentarité entre l’Education Nationale et la société civile,
  7. Le manque de complémentarité entre l’Education Nationale et le monde du travail,

 

Nous ferons aussi la distinction entre ce qui est de l’ordre de l’Education Nationale et ce qui est de l’ordre des collectivités territoriales et de l’Etat.

 

Nos orientations :

Pour « l’ECOLE » en général

  • Les difficultés du monde actuel favorisent les communautarismes et les intégrismes.

Il nous faut les combattre avec toute l’énergie nécessaire pour les rejeter, en particulier par une formation civique de chaque personne, commençant à l’école, dans le cadre de la laïcité.

  • Réduire les inégalités sociales et culturelles suppose d'investir massivement dans un service public de qualité pour la petite enfance, ouvert à tous.

Tout se joue dès les premières années. C'est entre 1 et 6 ans que les enfants développent le plus leurs capacités d'apprentissage. C’est là que les attentions doivent être les plus grandes.

  • Garantir un mode d'accueil pour tous les enfants de moins de 3 ans suppose une légère hausse des dépenses, mais compensée par le quadruple avantage
    • de limiter l'échec scolaire,
    • de favoriser l'activité professionnelle des femmes,
    • de réduire le risque de pauvreté des familles avec enfants,
    • de créer des emplois de qualité dans les services à la personne, avec formation préalable aux exigences élevées, ce qui est loin d'être la norme aujourd'hui.  
  • Comparativement aux autres pays de l’OCDE, c'est dans le premier degré que le nombre d'élèves par enseignant est le plus élevé. Un meilleur taux d'encadrement des élèves en primaire (même si cela vient d’être réalisé en partie) est plus que nécessaire.  
  • « L’échec » scolaire se retrouve principalement dans les classes socioculturelles défavorisées, concentrées dans des quartiers abandonnés. En 1996 (et nous le dénoncions déjà) les enfants d’enseignants avaient 9 fois plus de chances relatives d’être bacheliers que les enfants d’ouvriers non qualifiés ? En 2012 cela c’est aggravé c’est 14 fois plus. Est-ce à dire qu’un enfant de Neuilly ou un fils d’enseignant est plus intelligent à tout jamais, plus doué à tout jamais qu’un enfant des quartiers abandonnés. Non cela veut simplement dire que les premiers ont une aide culturelle, affective, financière, un soutien familial que les seconds n’ont pas.

Il nous faut donc créer un environnement équivalent pour les enfants en difficulté en organisant un lien fort entre l’éducation et l’éducation populaire, la société civile, le monde du travail.

Il nous faut une carte scolaire où l’affectation de moyens pédagogiques et sociaux sont donnés aux établissements scolaires en fonction de leur nombre d’élèves en difficulté et en grande difficulté, quelque soit son emplacement géographique (les ZEP ont stigmatisé les établissements concernés, les moyens supplémentaires affectés étant insuffisants, peu appropriés, par rapport aux besoins et aux priorités nécessaires).

Ceci viendra en complément des aides affectées par ailleurs par les  collectivités locales et l’Etat dans le cadre de programmes prioritaires d’aménagement du territoire de ces quartiers abandonnés.

Pour la Petite enfance

  • Il ne suffira pas de créer des places de crèches supplémentaires pour assurer un véritable libre choix aux familles, et concrètement aux mères. Il faudra aussi offrir un niveau d'aide suffisant aux ménages les moins aisés. Or, les dispositifs actuels sont peu équitables. La somme restant à la charge d'une famille ayant un revenu égal au Smic, quand elle paye une assistante maternelle, représente 9,2% de son revenu, contre 3,8% seulement pour un ménage gagnant sept fois le Smic.
  • Le mode de garde le plus aidé actuellement est celui auquel ne peut accéder qu'une minorité de familles aisées, à savoir la garde à domicile par une « nounou » à plein-temps. Ces familles bénéficient d’une véritable réduction d’impôt alors que les autres, en général, ne paient pas d’impôts.

Il est préférable d’accorder un revenu imposable à toutes les familles qui emploient des « nounous ».

Pour le Primaire

C’est le premier cycle (actuellement CP et CE1) qui est déterminant (toutes les études montrent qu’il conditionne beaucoup le parcours scolaire de l’enfant).

A ce niveau, sur deux ans, « La réussite » scolaire est impérative et « l’échec » scolaire inacceptable, la responsabilité de l’établissement scolaire étant totalement engagée.

Tous les objectifs pour ces deux premières années doivent être atteints pour chaque élève :

Nous proposons que sur ce premier cycle  les élèves, pour une partie des heures d’enseignement du Français et des mathématiques, soient réparties dans des groupes de « niveau » avec des effectifs adaptés où chaque enfant pourra mieux se situer et évoluer à son rythme, en lieu et place de l’organisation permanente en classe.

C’est le deuxième cycle (aujourd’hui CE2 et CM1) qui doit consolider la réussite du parcours de l’enfant, avec un soutien en effectif réduit pour les enseignements et pratiques où l’enfant est en difficulté et avec un approfondissement en effectif plus important pour les enseignements et pratiques où l’enfant a des « facilités ».

C’est le troisième cycle (aujourd’hui CM2) qui est le véritable cycle de confirmation des formations de l’enfant, le préparant au collège (avec approfondissements et soutiens nécessaires) en essayant au mieux des possibilités de pratiquer des enseignements par grandes disciplines (littéraire, scientifique, artistique, sportive, sociétale, …) par des enseignants différents pour une meilleure préparation au collège.

Pour le Secondaire

A l’instar du primaire voici quelques axes d’étude pour le secondaire dans la mesure où c’est à ce niveau que se décide non seulement la suite du parcours scolaire de l’enfant lié en particulier à son environnement socioculturel, mais aussi toute la préparation de son parcours d’homme et de citoyen.

L’objectif est de ne pas retrouver des enfants en échec scolaire dans toutes les matières. Si l’échec entraîne l’échec, la réussite entraîne aussi la réussite, il faut donc la rechercher et la promouvoir.

Le parcours d’instruction, de formation, d’information et d’éducation peut être différent dans le temps, d’un élève à l’autre (conceptuel, concret, maturité différentes, environnements culturels).

Ce même parcours peut être aussi différent d’une discipline à l’autre et nécessiter des  pédagogies différenciées.

Ce parcours scolaire devrait être organisé en niveaux/disciplines/classes pour mieux assurer les « réussites » nécessaires, avec les soutiens et approfondissements nécessaires.

Il pourra suivre le modèle de l’enseignement supérieur avec des « unités de valeurs » à acquérir en fonction des orientations souhaitées pour le parcours scolaire, pour le lycée (mais tous les parcours doivent aboutir à des résultats positifs, de bons niveaux (voire très bons niveaux pour ceux qui le peuvent).

Cela permettra à chaque enfant d’avancer en fonction de ses réussites voire de ses difficultés, discipline par discipline et non pas de se retrouver en échec dans la classe, la plus part du temps pour toutes les disciplines. 

Cela permettra d’enseigner pour tous,  toutes les disciplines : les lettres, les sciences, les sciences de la vie, le sport, ….. mais aussi les technologies et techniques (souvent réservées aux seuls élèves en difficulté), les méthodes, le comportement et la personnalité, …. Ce qui favorisera une meilleure perception de chaque  élève  par rapport à l’ensemble des  disciplines.

Cela permettra aussi aux enseignants de professer dans de meilleures conditions, puisque chaque niveau de discipline aura un ensemble d’élèves de niveau assez homogène, en nombre adapté au niveau concerné.

La notion de « grande classe » restera pour des activités fédératrices, les solidarités nécessaires pour les jeunes, des projets de groupe, en particulier orientés vers l’actualité, l’information, le sport et nécessitant l’utilisation d’outils adaptés (informatique, net, …), une appartenance à une entité avec des tutorats  internes à cette « grande  classe », et intégration entre les plus « avancés » et les plus « en retard »,

Quelques remarques importantes pour ces enseignements :

Pour que tous les objectifs puissent être atteints pour chaque enfant il faudra réduire le niveau des résultats demandé au strict minimum nécessaire pour éviter une sélection trop précoce et  pouvoir atteindre une  formation de qualité pour chacun de ces objectifs dans chaque discipline. Bien sûr tout sera fait pour pouvoir, pour tous, dépasser ce niveau et en particulier pour ceux qui le pourront sans grands efforts.

L’ensemble des soutiens possibles par l’éduction populaire sera sollicité pour permettre l’épanouissement de chaque élève, en particulier ceux qui ne peuvent pas trouver ces soutiens dans le milieu familial (associations, collectivités locales, milieux de santé si nécessaire,  monde du travail).

Le dernier cycle du lycée (final sur 2 ans) orienté disciplines / évaluations  doit permettre de résoudre le problème de l’orientation dans le supérieur (universités, facultés, grandes écoles qui devraient rejoindre les universités, écoles spécialisées, …), avec une préparation pour ces orientations (passerelles à prévoir) permettant de mieux réussir ses études dès les premières années.

Tous les établissements devront être ouverts au monde extérieur qui peut porter des compléments aux enseignements prodigués à l’intérieur des établissements. Des échanges entre les établissements du territoire national, mais aussi avec des établissements de pays étrangers devront être organisés, pour que chaque enfant puisse mieux appréhender le monde dans lequel il vit.

Pour la Formation professionnelle

Les entreprises constituent de loin aujourd’hui le principal financeur de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage.

L’État et les Régions assument l’essentiel de l’intervention publique en faveur de la formation des jeunes, des demandeurs d’emploi et des salariés du secteur privé. Depuis 2004, les Régions prennent une part croissante dans le financement de la formation professionnelle continue, supérieure aujourd’hui à celle de l’État, surtout du fait de la décentralisation d’une partie des formations mises en œuvre par l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes (Afpa). Inversement, l’État continue de réduire sa dépense globale au fil des transferts de compétences. Cependant, il compense ces transferts par des dotations de décentralisation ou autres compensations financières, ce qui fait de lui un important financeur initial de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage.

Un quart des travailleurs non diplômés accèdent à la formation continue, contre deux tiers des salariés ayant un bac + 3 ou plus. De même, environ un tiers des ouvriers et un tiers des employés en bénéficient, contre environ deux tiers des cadres. Censée offrir une deuxième chance à tous ceux qui sont sortis peu ou pas diplômés du système scolaire, la formation continue profite en fait aux plus qualifiés et aux plus diplômés.

De manière générale, mieux vaut travailler dans une grande entreprise pour accéder à la formation professionnelle (plus de 1 000 salariés) que dans les entreprises de 10 à 20 salariés. Ces différences se constatent quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle considérée.

Les TPE-PME ont des difficultés pour s'y retrouver dans un système de financement de la formation extrêmement complexe et pour connaître l'offre de formation sur le territoire, qui est très disparate. Parallèlement, elles ont du mal à assurer le remplacement des personnes qui partent en formation, et par conséquent peuvent hésiter à les y envoyer.

Les travailleurs précaires sont fortement pénalisés par les critères d'éligibilité restrictifs et les modalités de mise en œuvre non adaptées de certains dispositifs: congé individuel de formation, validation des acquis de l'expérience ou droit individuel à la formation (DIF).

Les chômeurs sont clairement plus mal lotis que les salariés pour accéder à la formation. Un peu plus de 12% de demandeurs d'emploi sont entrés en formation.  

Quelques pistes pour remédier à ces dysfonctionnements :

  • Articuler la formation professionnelle avec la réduction du temps de travail. En organisant la RTT de façon à dégager des plages de temps suffisamment importantes pour envisager des formations réellement qualifiantes.
  • Spécialiser les acteurs. Etat et Régions interviennent auprès des mêmes publics. Il conviendrait de mieux délimiter les compétences respectives des acteurs publics. Pourquoi ne pas s’appuyer sur le réseau des Chambres consulaires (Chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers, …)
  • Réformer les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA). Les entreprises soumises à l'obligation de « former ou payer » sont tenues de verser tout ou partie de leurs contributions à des OPCA créés par les partenaires sociaux, agréés par l'Etat et totalement indépendants les uns des autres. Ce nombre trop élevé de collecteurs entraîne des doubles emplois coûteux et ne permet pas de contrôles réguliers. Enfin, la mutualisation des sommes collectées ne permet pas de mesurer les retours des OPCA envers les entreprises. Dans la réalité, la mutualisation se traduit par des transferts des petites entreprises, peu utilisatrices de formations et pour lesquelles l'obligation légale de payer ne constitue qu'un prélèvement parmi d'autres, vers les grandes entreprises, volontiers consommatrices de formation continue pour leurs salariés les plus qualifiés. La réforme des OPCA doit-elle se faire selon une approche géographique (un OPCA par région) ou « métier » ? La notion même d’OPCA est-elle toujours pertinente ? Une centralisation des prélèvements au niveau de l’Etat permettrait vraisemblablement d’optimiser les coûts de collecte. Au niveau de chaque bassin d’emploi, une « commission technique » associant salariés, employeurs, élus locaux, conseillers techniques des chambres consulaires permettrait de déterminer les besoins en matière de formation à moyen et long terme. Chaque PME devrait bénéficier d’un « diagnostic formation » au moins une fois tous les deux ans par les services de l’Etat (en partenariat avec les chambres consulaires), afin d’identifier les besoins en matière de formation et l’inciter à recourir aux dispositifs de financement.
  • Mieux encadrer / contrôler / évaluer les formations.
  • Distinguer les formations d’adaptation au poste des formations qualifiantes.
  • Favoriser la mutualisation par les PME. En favorisant le développement des groupements d’employeurs, les PME pourraient créer des fonctions de cadres qu’elles ne sont pas en mesure d’assumer seules aujourd’hui. Associée à des plans de formation « interentreprises », cette mutualisation permettrait d’envisager des perspectives de carrières plus intéressantes pour les salariés des PME.

Le service public de l’emploi devra être en mesure de proposer aux demandeurs d’emploi des formations adaptées à leur projet professionnel, en cohérence avec les besoins du bassin d’emploi. Pour les chômeurs les plus éloignés de l’emploi, le service public de l’emploi devra s’appuyer sur les acteurs de l’insertion par l’activité économique (IAE).

Pour l’enseignement supérieur et la recherche :

Les établissements d’enseignement supérieur assurent deux missions : la formation et la production de nouvelles connaissances et de nouvelles techniques par la recherche. Un équilibre doit être trouvé quand à la répartition géographique des différents établissements d’enseignement supérieur. Au dessous d’une certaine densité de chercheurs et d’enseignants-chercheurs, la recherche peine à produire des résultats de très bonne qualité car l’environnement d’un chercheur est critique pour sa production. La création de connaissance procède largement par un mécanisme collectif même si elle  s’incarne au travers de découverte plus ou moins individuelles.

  • Cette réalité impose un constat, certaines universités françaises sont géographiquement trop éparpillées. Cela ne signifie pas qu’il faille seulement des universités dans les très grandes villes mais qu’une attention toute particulière doit être portée à la cohérence territoriale de notre réseau d’établissements universitaires. Si la multiplication des antennes universitaires amène l’enseignement supérieur à proximité des citoyens et des entreprises sur tout le territoire, ce n’est pas forcément l’organisation optimale.

Peut-être serait-il plus efficace de développer l’offre de restauration et de logement étudiant pour faire venir les étudiants (même modestes) dans des centres universitaires ayant la taille critique plutôt que de multiplier les antennes ? Une interrogation persiste cependant concernant l’organisation optimale permettant la création maximale de liens directs entre les universités et les entreprises (en particulier les PME/PMI) qui sont notoirement insuffisants. De ce point de vue, le développement d’incubateurs de jeunes entreprises au sein des locaux universitaires semblent un moyen assez efficace, reste à toucher tout le tissu des PME.  

  • En ce qui concerne le financement de la Recherche, l’évolution récente a vu les crédits de base des laboratoires être peu à peu remplacés par des crédits obtenus sur projet (Agence Nationale de la Recherche, Plan pluriannuel de l’UE, …). Ce mode de fonctionnement extrêmement chronophage transforme les chercheurs en administratifs et permet un pilotage de plus en plus politique des recherches. Les recherches à court-terme à vocation directement applicatives sont encouragées et la recherche fondamentale bien moins financée. Les projets risqués sont quasiment toujours écartés alors même que ce sont de tels sujets qui peuvent apporter les découvertes majeures capables de changer drastiquement nos vies quotidiennes. Ce système est dénoncé par la communauté scientifique qui nous rappelle que les grandes découvertes sont rarement le fruit de recherches très applicatives : l’ampoule électrique n’a pas été inventée en perfectionnant la bougie !  
  • En ce qui concerne les étudiants, l’université ne peut être seule tenue pour responsable de leur difficulté à réussir aux examens (en particulier en L1) car les conditions d’études sont, à l’heure actuelle, déplorables. Outre les difficultés récurrentes rencontrées pour se loger, un étudiant sur 2 travaille (à temps partiel ou à temps plein) pour financer ses études et cela se fait au détriment de leur réussite et de leur orientation pour beaucoup d’entre eux. Par ailleurs, les étudiants occupent environ 400 000 emplois équivalents temps-plein qui pourraient être occupés par des personnes moins formés et qui sont sans activités. De plus, ces emplois sont extrêmement mal rémunérés et ne connaissent pas de progression salariale (un étudiant chasse l’autre).

Pour remédier à cela, nous proposons l’instauration d’un contrat étudiant qui serait embauché par son université. L’étudiant percevrait un salaire et aurait, attachés à son contrat, des droits et des devoirs qui permettraient de mieux gérer la mise au travail des étudiants, un plus grand investissement personnel dans leur formation.

La piste du rattachement des « Grandes Ecoles » aux universités doit être sérieusement menée, ne serait-ce que pour que les comparaisons internationales des formations deviennent une source d’information correcte et fiable.

 

Cette Contribution thématique est rattachée à la Contribution Générale :

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