L’émergence d’une Economie au Service de l’Homme

Publié le par Pour nos générations futures

L’émergence d’une Economie au Service de l’Homme

Grâce à la mondialisation et au développement des réseaux sociaux, chaque citoyen a désormais une possibilité d'action sur l'Economie. Les sites de trocs, d'échange, de location, de co-utilisation ont explosé depuis 5 ans, illustrant une volonté de consommer différemment. Des modèles basés sur la confiance et l'éthique des clients-utilisateurs émergent, les entreprises et particuliers commencent à faire du « business positif par la preuve ». Et cela marche ! 

C’est dans ce contexte que notre éco-socialisme engage pleinement son action en faveur de la transition énergétique, de la croissance verte, pour ouvrir les perspectives vers la seconde vie  des objets, déclinant les bienfaits de l’économie circulaire et de la gestion des déchets.

 

« Le vieux modèle de l’économie linéaire : Extraire, produire et consommer pour jeter est à bout de souffle. Le moment est venu de le remplacer. » (Ségolène Royal)

 

L’économie circulaire vise à corriger les pulsions de surconsommation de notre société. La transition appelle une consommation sobre et responsable des ressources naturelles et des matières premières primaires ainsi qu’en priorité un réemploi ou un recyclage

La promotion de l’écologie industrielle et de la conception écologique des produits, l’allongement de la durée du cycle de vie des produits, la prévention des déchets, des polluants et des substances toxiques, le traitement des déchets en respectant la hiérarchie des modes de traitement, la coopération entre acteurs économiques à l’échelle territoriale pertinente et le développement des valeurs d’usage et de partage et de l’information sur leurs coûts écologique, économique et social ….. Tous ces aspects sont au cœur d’une économie raisonnée et responsable au service de l’humanité.

L’obsolescence programmée ne doit plus être la base de la création de valeur.

 

L’ère de la consom’action

Le citoyen, sensibilisé aux enjeux de notre Economie, veut faire partie intégrante du changement. En choisissant l'usage de son argent (financements participatifs plutôt que placements en assurance-vie, banques solidaires, ...), il favorise l'économie réelle. Il fait alors le choix conscient d’une économie qui le sert directement, une économie à encourager et à structurer, tout en devenant acteur du système, copropriétaire du service qui lui apporte le changement.

Cette nouvelle économie se diffuse via les territoires : les citoyens se réunissent, créent des coopératives afin de proposer des produits ou services locaux qui dynamisent le tissu économique, solidaire et associatif local. Le maillage est subtil mais efficace. Des communes entières commencent à fonctionner en mutualisation de biens et de moyens. Et ça fonctionne !

Notre réponse politique a tardé mais commence à apporter de nouveaux moyens. La loi sur l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) votée en 2013 a rendu le changement accessible, pour créer une nouvelle économie réelle, solidaire qui favorise les échanges locaux, la mutualisation des capitaux, le partage des résultats pour tous, une économie citoyenne !

L’Etat et les collectivités ont un rôle central dans cette nouvelle économie de l’usage et du partage. 

Nous proposons d’aller plus loin dans la démarche, en intégrant des représentants de l’ESS parmi les partenaires sociaux (MEDEF et CGPME), lors des négociations, de lancer une démarche « Agenda vers la 3ème révolution industrielle », similaire à l’Agenda 21, de stimuler l’écosystème par des appels à projets permettant l’accès à des financements participatifs, de mettre en place des plateformes innovantes associant chercheurs, entreprises, communautés d’usagers, avec outils de prototypages et utilisant les outils de l’open-innovation et de la fertilisation croisée, et de développer l’économie circulaire par la mise en œuvre d’outils la favorisant.

 

Remettre la Finance au  Service de l’Economie réelle

Nous proposons d’instituer en France l’équivalent d’un Glass-Steagall Act qui soit conforme aux réglementations européennes. Créé aux USA par Roosevelt en 1933 et aboli en 1980 puis 1999, il fixait, de manière sage, une séparation entre banque de dépôt et banque d’affaires, en raison des conflits d’intérêt évidents entre les deux professions.

Nous formulons plusieurs autres propositions visant à Interdire aux banques de spéculer avec notre argent et de faciliter la fraude fiscale, pour les obliger enfin à financer l’économie réelle :

  • Boycotter les paradis fiscaux
  • Créer une vraie taxe sur les transactions financières, au moins de 0,1% (taux proposé par la CE au départ), ce qui permettait de récolter 30 milliards d'euros par an.
  • Aller vers une socialisation du crédit : ouverture du conseil d’administration à la représentation civile
  • Encadrer voire interdire le trading haute fréquence, ainsi qu’interdire les produits financiers les plus complexes
  • Appliquer le principe de précaution aux innovations financières (tests préalables de non-dangerosité avant mise sur le marché)
  • Sortir la finance de l'ombre : de façon générale toutes les activités financières, quelle que soit l'institution qui les exercent, doivent être fortement régulées
  • Création d’une agence publique européenne de notation : seules les notes accordées par celle-ci doivent pouvoir être utilisées par des administrations publiques (ex : BCE)

 

Créer une bourse « Long terme »

Dans notre Economie, la question du financement des entreprises est devenue centrale. Les banques n’assurent plus ce rôle et la bourse impose des contraintes court-terme incompatibles avec l’intérêt des entreprises.

Il nous parait nécessaire de restaurer une relation de confiance entre l’entreprise et ses actionnaires, dans une perspective de coopération à long terme. C’est désormais une urgence pour des PME dont la survie ou le développement dépendent de financements manquants. Face à la détérioration accélérée du tissu industriel français, l’heure n’est plus à la demi-mesure !

Nous proposons d’ajouter une contrainte de temps dans les mouvements boursiers afin de décourager les flux massifs de capitaux à très courtes échéances. Certaines sociétés de bourse déménagent leurs bureaux afin de se rapprocher des serveurs centraux, ce qui leur fait gagner quelques microsecondes et donc quelques millions de $. Est-ce ainsi que se finance l’économie réelle ? Nous pensons plutôt qu’il s’agit d’une dérive mortifère de capitalisme, que nous proposons de combattre.

Il s’agit de créer une nouvelle bourse, co-existante avec les marchés existants, mais répondant à une caractéristique précise : décourager les mouvements spéculatifs, destructeurs pour les entreprises. Nous concevons cette bourse comme une alternative possible à la contrainte de la taxe sur les transactions financières : plutôt que de taxer un système existant pour compenser ses perversions, créons un système directement vertueux.

Les entreprises qui voudraient se financer sur cette bourse devraient répondre à des critères de compatibilité avec le nouveau modèle de développement. L’argent qui lui serait confié via cette bourse serait récupéré par l’investisseur, en diminuant les plus-values éventuelles d’une partie décroissante au fil du temps : par exemple 50% de la plus-value après 3 ans, 25% après 9 ans, …

 

Lancer une politique européenne face à la Finance.

Financer les investissements publics par la BCE via les établissements publics sans passer par les banques privées : La BEI (Banque européenne d’investissement) peut  jouer ce rôle en Europe et avoir ainsi les moyens pour investir de manière massive dans la transition énergétique et dans le financement  des entreprises innovantes à l’échelle de l’Europe. Les récents changements de la politique monétaire décidés par la BCE vont dans le bon sens. Mais les banques privées restent la clef de voûte du système. Pourquoi ? Cette règle coûte cher aux emprunteurs de toute sorte et casse toute dynamique. Cette règle doit cesser.

En ce qui concerne le stock de dette publique, les économistes Frédéric Lordon et Thomas Piketty  ont proposé de monétiser la dette à hauteur de ce qu’a coûté la crise, c'est à dire 600 milliards d'euros environ. On peut combiner une monétisation partielle de la dette publique avec un prélèvement exceptionnel sur le capital, pour réduire massivement l'endettement public. Cela a été fait à Chypre sur les dépôts bancaires supérieurs à cent mille euros et est préconisé par le FMI, le ministre des finances allemand et la Bundesbank. C’est une première étape vers la Taxe sur l’Actif Net que nous étudions par ailleurs.

 

Donner de la puissance à la Banque Publique d’Investissement (BPI)

En France, la Caisse des Dépôts et Consignation pourrait jouer ce rôle avec la Banque Publique d’Investissements (BPI) qui doit devenir  une filiale bancaire de 2e rang avec donc droit à se refinancer auprès de la BCE. Car pour le financement de l'économie réelle, (PMI, PME, ETI), l’innovation, la transition énergétique, la BPI doit disposer de latitudes bien plus fortes. Pour donner une force de frappe financière importante à la BPI, il faut qu'elle soit aussi recapitalisée par l'état.

 

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