Mettons en place un nouveau mode de développement

Publié le par Pour les générations futures

Notre boussole : « Mettre l'Economie au service de l'Homme et protéger notre Planète »

Les flux financiers représentent aujourd’hui un volume d’activité dix fois plus important que les activités correspondant à l’économie réelle. Non seulement cela n’a aucun sens mais surtout cela déstabilise et fragilise considérablement nos sociétés, le travail humain et d’une façon générale le bien-être et le vivre ensemble dans tous les pays. Ce libéralisme effréné où les grands groupes mondiaux finissent par dominer les Etats nous conduit inexorablement vers une dégradation accélérée de notre Planète et des inégalités de plus en plus scandaleuses.

Il est temps de mettre fin à ces dérives inhumaines et que la fonction politique reprenne la main. Si la politique prend en considération nos besoins, si la politique nous écoute, alors renaitra une dynamique démocratique. La condition est de mener une politique par la preuve, juste et équitable, basée sur les principes d'une nouvelle société solidaire et de partage. C’est le nouveau mode de développement que nous préconisons.

 

" Demain a besoin de nous...." (Albert Jacquart)

 

Pas de croissance, c’est un fait !

 

L’état de la croissance française et mondiale depuis 40 ans indique que l'absence durablement constatée d'une croissance suffisante nécessite de penser différemment les politiques publiques, notamment autour d'un partage différent des richesses existantes et produites.  

Le chômage et la précarité se généralisent partout. Les évolutions technologiques provoquent une disparition considérable d’emplois, chez les ouvriers mais aussi désormais chez les techniciens, les cadres, les ingénieurs, le personnel de service… Toutes les catégories sont concernées.

 

Un nécessaire nouveau rapport à l’activité humaine

 

L’économie est en mutation, il faut apprendre à vivre avec une autre croissance humaine, solidaire, responsable, protectrice de notre environnement et de notre Planète.

 

Du temps subi au temps choisi

Les gains de productivité inhérents aux progrès technologiques gigantesques que nous vivons exigent de penser un nouveau rapport au temps de la vie et d’organiser nos temps personnels et professionnels différemment.

Rappelons que la richesse produite ne cesse d’augmenter pendant que le nombre d’heures travaillées baisse.

Passages par des études, des phases de salariat, d’indépendance, d’entrepreneuriat, d’activité solidaire, de temps familial, de développement personnel… Ces phases s’égrèneront alternativement au fil de notre temps de vie ; Ce phénomène étant lié à l’émergence d’un monde toujours moins dépendant du travail humain.

 

Partager le travail…………..

C'est un fait, nous sommes de plus en plus nombreux pour moins en moins de travail, aussi il est impératif de mieux redistribuer le temps de travail pour :

  • Lutter contre le chômage et la précarité généralisée en donnant accès au plus grand nombre à une activité rémunérée pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille
  • Permettre au citoyen de s’épanouir socialement et humainement en envisageant des projets de famille, d’immobilier, de loisirs ou d’associations.

  

Tout ceci permet d'équilibrer de multitudes secteurs économiques. Si tout le monde a accès à la consommation « raisonnée », pourquoi ne sortirions-nous pas de ce marasme? Nous ne pourrons en sortir que par le juste milieu. Trop d'avoir, nous n'aurons rien, pas assez nous ne nous développerons pas.

Partager le travail c'est aussi reprendre les rênes de l'éducation de nos enfants, favoriser leur ouverture culturelle. Une étude montre que les interactions sociales et le soutien familial sont indispensables à la construction de tout être humain (étude de René Spitz).

 

………………et passer progressivement aux 32 heures

Avec plus de 5 millions de chômeurs officiels et 10 millions de français à la recherche d’un emploi (emplois subis, temps partiels, RSA, découragés…), personne ne peut plus prétendre que la croissance va fournir un emploi décent à tout le monde. Au contraire, les gains de productivité ont été multipliés par cinq en 40 ans et économisent du travail à l’échelle de la société tout entière.

Depuis 1950 nous avons connu une croissance de 1000 % et une augmentation de 23 % de la population active tandis que le volume d’heures travaillées a diminué de 9 % et cela malgré des rebonds périodiques qui n’ont jamais fait l’objet d'un rattrapage permettant de renouer avec le plein-emploi.  Le processus va même en s’accélérant avec les rapides évolutions techniques que nous connaissons. Une étude d’Oxford de 2013 prévoie que 47% des emplois existant dans le monde sont susceptibles d'être automatisés au cours des vingt prochaines années. 

C’est le devoir de la gauche que de prolonger le mouvement du partage du temps de travail.

De nombreuses  entreprises sont déjà passées avec succès à la semaine de 4 jours ou à l’aménagement sur l’année de 32H par semaine, sans réduction de salaire. Il nous faut généraliser ces expériences, secteur par secteur, entreprise par entreprise en tenant compte des particularités des activités concernées mais la tendance historique est là. Accompagnons-la ! Plusieurs études montrent que cela est possible en particulier en employant autrement les fonds employés par le chômage, grâce aux nombreux pouvoirs d’achats supplémentaires et grâce aux activités nouvelles créées par le temps libéré, …

 

Il nous faut envisager plus sérieusement et expérimenter la création d’un revenu universel de subsistance  permettant de ne plus vivre dans la dépendance.

Avec la réduction du temps de travail, le nouveau modèle de développement porte une réflexion sur l’activité humaine : ne devons-nous pas envisager de partager les richesses entre tous afin que chacun puisse disposer des moyens d’existence quelle que soit ses choix de vie. Son inconditionnalité, son versement sans contrepartie (recherche d’emploi, ou toutes autres allocations) Ce n’est pas une  allocation supplémentaire mais un autre mode de redistribution des richesses.

Nous sommes arrivés à un point où cette mesure doit être mise en œuvre car cela fait plus de vingt ans que la France et l’Europe cherchent, sans succès, un moyen de corriger les inégalités

Son financement s’établirait sur la base de la réforme  fiscale que nous préconisons. Dans un premier temps, sa mise en place serait expérimentée sur les jeunes de 18a 25 ans, étudiants et apprentis.

Cf chapitre suivant.

 

Vers un Etat dernier employeur

 

De même, pour faire vivre ce droit constitutionnel au travail inscrit dans le préambule de la constitution de 1946 reprise dans la constitution actuelle, nous devons étudier sérieusement la mise en place d’une garantie à l’emploi par l’Etat, autrement dit un Etat dernier employeur.

Cette idée est non seulement faisable en France mais a été expérimentée avec un certain succès en Argentine et en Inde.

Dès lors que les marchés ne savent pas mobiliser les énergies des millions de citoyens actuellement au chômage, pourquoi l’Etat ne se donnerait-il pas les moyens de cette mobilisation en faveur des défis de notre Société comme la dépendance, la transition écologique, le « Buen Vivir »… ?

3 millions de chômeurs ce ne sont pas 3 millions d’assistés mais 3 millions de personnes pleines d’énergie et d’inventivité, c’est une richesse incroyable dont le système actuel nous prive.

Changeons la donne !

 

Un service national étudiant rémunéré au profit de la solidarité intergénérationnelle

Il a y 2.400.000 étudiants en France, dont 35% travailleraient durant un total de presque 847 millions d’heures annuels. Ce qui correspond à 529.368 emplois à temps plein (SMIC).

Forts de ce constat, et pour permettre à chaque étudiant de se loger et vivre décemment en se consacrant pleinement à ses études, nous proposons de transformer le statut d’étudiant en un contrat de service national rémunéré par l’Etat.

Puisque 58% des étudiants bénéficient d’une aide publique de 339 euros et que 54% reçoivent un versement de leurs parents de 295 euros, la somme annuelle mobilisée est de plus de 10 milliards d’euros. Pour permettre un revenu mensuel de 1.000 euros, le surcoût pour l’Etat est de 18,3 Milliards d’euros (sans compter la ½ part fiscale des parents des étudiants), voir uniquement de 11 Milliards d’euros dans le cas où le revenu universelle de subsistance (400 €/mois) serait également instauré.

Compte-tenu de la capacité de l’Economie à réduire les postes lors de chaque changement sociétal majeur, on peut estimer que les 530 000 ETP occupés par des étudiants seraient ramenés à un besoin de 400.000 postes salariés disponibles pour réduire le nombre de chômeurs. Ceci générerait une économie de 21,6 Milliards : à partir du coût d’un chômeur annuel à 54 000 Euros par an (source INSEE 2008), avec les coûts indirects. Sans compter l’augmentation des rentrées fiscales liées à l’évolution de carrière des personnes embauchées de manière plus pérenne.

 

Cette mesure générerait donc une économie entre 3,3 Milliards d’euros et 10,6 Milliards d’euros/an (+ la ½ part fiscale), sans compter les bénéfices d’augmentation de réussite dans les études.

Concentrés entièrement sur leurs apprentissages, les étudiants bénéficieraient d’un temps qui leur permettrait de mener des projets au sein de l’établissement (tutorat, …) ou avec la société civile et le monde économique dans un mode projet, mettant ainsi en valeur les étudiants et leur permettant une première expérience du travail qui ne soit pas qu’un activité de service (la plupart des « jobs étudiants »).

 

Renforcer le système de retraite par répartition et rétablir le Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR)

Si l’on considère que la retraite est une répartition (distribution, redistribution comme on veut) d’une partie de la richesse produite, alors le financement des caisses de retraite doit logiquement se faire par prélèvement d’une part de la richesse produite et donc asseoir les cotisations sur la valeur ajoutée. 

Il ne s’agit pas d’une TVA sociale - une taxe - mais toujours de cotisations qui continueront d’être payées par les entreprises. Leur calcul ne se basera plus sur la masse salariale mais sur la valeur ajoutée des entreprises, les cotisations étant elles-mêmes partie intégrante de cette valeur ajoutée.

Les droits étant déconnectés du mode de financement, il convient de revoir totalement les règles. Peuvent être pris en comptes la durée de travail, la pénibilité, la nature des travaux, le nombre d’enfants, le niveau d’étude, le salaire moyen, le salaire final, des décotes, des plafonnements, des bonus… sur ce point tout est ouvert. Ces règles permettront d’attribuer à chacun un nombre de point qui sert à calculer sa pension.

 

Le financement étant unique il ne doit plus rester  qu’une seule caisse de retraite nationale !

Rejoindre les signataires.

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